Le rose est une drôle de couleur.
En Occident, elle apparaît au XVIIIe siècle et est plutôt portée par les hommes. Alors qu’en Asie, au Japon notamment, les cerisiers en fleurs l’ont depuis toujours distingué du rouge et du blanc. Cette couleur de la rareté va progressivement correspondre à celle de l’excès.
À partir du XIXe siècle, le rose va de plus en plus se rapprocher du violet pour représenter la transgression. Il va aussi se trouver dépendant de la nouvelle symbolique du rouge, qui s’apparente au fur et à mesure à la teinte du diable et de la mort. Il n’est pas le vice, mais la proximité avec celui-ci ; pas la pornographie, mais l’érotisme ; pas le communisme, mais le socialisme.
Le chercheur Pierre-William Fregonese explore ce rose ambigu qui est relégué très loin dans le classement des couleurs préférées. Tout en soulignant ce paradoxe : le monde déteste peut-être le rose mais son succès commercial, lui, est indéniable.