Chercheur parisien à la fois spécialiste de bioacoustique et d’écoacoustique, Jérôme Sueur possède une vertu finalement très rare : se mettre à la hauteur du profane pour mieux l’emmener dans un monde presque imaginaire, celui du vivant, du tout-petit, avec ses sons et ses silences. Ces silences qu’on a tendance à tous trop vite oublier, alors qu’on les connaît par cœur. Ce sont ceux qui s’installent quand s’évapore le bruit d’un chevreuil qui vient de détaler sans qu’on ait pu l’apercevoir.
Son livre, Histoire naturelle du Silence, est un ouvrage qui insiste aussi sur la différence entre bruit et son, tant le premier est un empêchement et le second une divinité. « Le bruit est un ennemi de masse qui ne se camoufle pas », écrit Jérôme Sueur. Qui parie que le silence deviendra une valeur clé dans un avenir proche.
Pour tout apprendre sur les yōkai, le mieux serait de voler jusqu’au Mononoke Museum à Miyoshi, dans le sud du Japon. On y contemplerait alors la collection constituée par Yumoto Koichi qui balaie quatre siècles de création artistique. Autre façon de voyager : plonger dans Yōkai, créatures et esprits surnaturels du Japon, beau livre sur la façon dont ont été illustrés ces drôles de… ces drôles de quoi, d’ailleurs ? Des esprits, des démons, des fantômes, des entités indéfinissables ?
À l’origine, ces créatures chimériques représentaient les tourments inexpliqués dont souffraient les Japonais. Ainsi l’abura-akago, cet être aux traits enfantins qui adore lécher l’huile de la lampe dans l’obscurité. Ou l’akaname, qui aime se repaître de la crasse des baignoires — un message clair lancé aux maîtresses de maison négligentes. Des récits sans limites, donc, tout comme cette croyance japonaise : toute chose possède un esprit qui exige des humains qu’ils se montrent respectueux du moindre objet.
Francis Hallé est né en 1938 en Seine-et-Marne, pas très loin de Paris. Il est botaniste, biologiste et dendrologue (la science des arbres). Docteur en biologie et en botanique, diplômé de la Sorbonne, ancien professeur de botanique à l’Université de Montpellier, il est sans doute aujourd’hui le meilleur connaisseur des arbres du monde. En 2013, le réalisateur Luc Jacquet lui consacrait un long documentaire diffusé au cinéma, Il était une forêt. Toute sa vie a été vouée aux arbres, notamment aux forêts tropicales primaires.
À 83 ans, Francis Hallé travaille encore, parcourant le globe, écrivant un livre de référence après l’autre. Cette année, ce jeune octogénaire s’est impliqué dans deux nouveaux très gros chantiers : réfléchir à la replantation des forêts de la région de Bordeaux dévastées par les incendies de cet été et mettre sur pied la création d’une forêt primaire en Europe.